Marius Laurent, Sébastien Beaune / 4 p. // Les erreurs de diagnostic entraînent probablement le décès de 6 000 à 12 000 patients par an en France. Contrairement à d’autres événements indésirables, elles ne font pas l’objet de déclarations exhaustives, d’analyse de causes ou de risque. La charge émotionnelle pour le professionnel qui fait l’erreur explique en partie cette « omerta » : la culture de sécurité dans les hôpitaux ne convainc pas les médecins que l’absence de blâme suite à une déclaration s’étend à eux. Là se trouve la priorité pour attaquer le problème à la racine. Pourtant, les erreurs diagnostiques ont, outre des causes humaines bien explorées par la psychologie cognitive et pour lesquelles des remédiations existent, des causes systémiques pour lesquelles la responsabilité du médecin n’est pas engagée. Quel espoir mettre dans les systèmes experts d’aide au diagnostic ? Des développements prometteurs existent, mais il est trop tôt pour crier victoire. Mots clés : erreur de diagnostic ; déclaration d’événement indésirable ; analyse de risques ; retour d’expérience.