Les programmes de réhabilitation améliorée s’imposent, en 2019, à toute équipe chirurgicale
Pr. Karem Slim, Service de chirurgie digestive du CHU de Clermont-Ferrand, Président du Groupe francophone de réhabilitation améliorée après chirurgie (Grace) / p. 4 // Le concept de réhabilitation « rapide » est né (dans les années 90) dans les pays scandinaves à partir d’un constat simple : tout acte chirurgical est une agression physiologique et toutes les mesures tendant à réduire cette agression sont béné% ques pour les patients. De manière contemporaine, les praticiens ont disposé de données scienti% ques solides (avec un haut niveau de preuves), remettant en question des dogmes vieux de plusieurs dizaines d’années, et aboutissant à l’amélioration des techniques moins invasives en anesthésie et en chirurgie. Le paradigme a aussi évolué de « réhabilitation rapide » (fast track) à « réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) » : l’amélioration du confort du patient et la réduction de la morbidité postopératoire se sont imposées comme les premiers critères de réussite des programmes de RAAC. La réduction de la durée de séjour n’étant qu’un marqueur de l’e* cacité de la RAAC et une résultante d’une meilleure récupération postopératoire. En 2018, les preuves de l’utilité et de l’effcacité de la RAAC dans différents domaines de la chirurgie (digestive, orthopédique, gynécologique, urologique, cardiaque) se sont accumulées. Il serait fastidieux de les énumérer. Actuellement, la problématique est plutôt d’encourager l’implémentation (mise en place) au quotidien de ces programmes. Au même titre que la chirurgie ambulatoire, les programmes de RAAC comportent un volet technique sous la forme d’un véritable chemin clinique (les protocoles de soins pré, per, et postopératoires) et un volet organisationnel (moyens d’implémentation, esprit d’équipe, rôle actif du patient, gestion des risques liés à la sortie précoce, et audit des pratiques).