Soigner en prison Problématique sanitaire en milieu pénitentiaire - Parties I et II
Partie I - Prise en charge sanitaire et conditions de détention Asmaâ El Jerrari / 6 p. //Les prisons françaises accueillent environ 62 700 détenus dont 2 097 femmes. La prise en charge sanitaire des détenus a longtemps été confiée à l’administration pénitentiaire. Michel Foucault conclut dans son essai Surveiller et punir que « la peine se dissocie mal d’un supplément de douleur physique ». Cette association établie par la conscience collective est peut-être à l’origine de la cohabitation problématique du soin et de la punition. Néanmoins, la prise en charge sanitaire des détenus est considérablement modifiée et passe d’une politique de prise en charge organisée selon le schéma pénitentiaire à une politique de santé publique avec la loi de 1994, qui transfère les compétences sanitaires du ministère de la Justice au ministère de la Santé. État des lieuxL’organisation de la prise en charge sanitaireLes conditions sanitaires de détentionPartie II - Contradictions d’une politique de santé en prison Asmaâ El Jerrari / 9 p. //La loi du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale instaure une réorganisation complète de l’administration des soins en milieu carcéral. L’organisation et la mise en oeuvre de la prise en charge sanitaire sont désormais confiées à des personnels hospitaliers. La loi précise que « le service public hospitalier assure […] les examens de diagnostic et les soins dispensés aux détenus en milieu pénitentiaire, et si nécessaire en milieu hospitalier. Il concourt dans les mêmes conditions aux actions de prévention et d’éducation pour la santé organisées dans les établissements pénitentiaires » La médecine pénitentiaire laisse la place à l’instauration d’une médecine exercée dans un milieu spécifique. Ainsi la loi prévoit-elle un transfert de tutelle pour l’ensemble du personnel médical intervenant auparavant en prison. Au-delà de la nouveauté organisationnelle, financière et statutaire, l’article 3 de la loi dispose que toute personne entrant en prison est automatiquement immatriculée à la sécurité sociale. Cette modification consacre aux détenus les mêmes droits que les personnes « libres ». En d’autres termes, la réforme de 1994 pose comme objectif d’« assurer aux détenus, une qualité et une continuité de soins équivalents à ceux offerts à l’ensemble de la population ». Conflit entre soins et détentionLes effets pervers d’une trop forte démarcation entre les servicesUne relation surveillants-soignants interdépendante et pourtant conflictuelleAmélioration de la prise en charge sanitaire des détenus : enjeux et limitesLes caractéristiques sanitaires de la population carcéraleDes moyens très hétérogènes entre les établissementsLa nouvelle loi pénitentiaireLa télémédecine comme outil pour améliorer l’accès aux soins ?