Publié le : 18/03/2020 14:37:55
C’est un des effets collatéraux de la pandémie du Coronavirus : les professionnels de santé ont adopté les solutions de télémédecine (quand ils le peuvent) pour à la fois se protéger et protéger les patients les plus fragiles des risques d’une infection. Fini, donc, les salles d’attente surchargées où l’on se tousse dessus copieusement, avec une générosité non feinte. Non, l’heure est désormais à la téléconsultation et au télésuivi de patients, comme nous l’a répété l’infectiologue Amandine Gagneux-Brunon, du CHU de Saint-Étienne : « Il y a d’autres innovations qu’il faut évoquer, comme les platefomes de suivi ambulatoire des patients. Elles sont la solution à des difficultés d'hospitalisation, alors qu’il y a 80% des patients peu symptomatiques. À Saint-Étienne, nous sommes à la pointe pour le suivi, via des plateformes en ligne, des patients en ambulatoire. Cela nous permet sans dépenser trop d’argent et sans importuner les patients, de les suivre. »
Justement, le CHU de Saint-Etienne utilise l’une des solutions en vue pour le télésuivi de patients par des établissements de santé : Lifen. Dans un communiqué, Lifen annonce que 5 CHU l’ont adopté : outre Saint-Étienne, on compte aussi le CHU d’Orléans. Selon nos informations, les hôpitaux universitaires de Strasbourg seraient utilisateurs, et le CHU de Nice réfléchirait très sérieusement à adopter cette solution. Une belle performance pour Lifen, qui annonçait dans son communiqué avoir lancé sa plateforme « permettant de désengorger les hôpitaux en assurant le télésuivi des patients ayant des symptômes liés au COVID-19 » il y a seulement une semaine. Cette plateforme fonctionne en actionnant deux « concepts » : un questionnaire quotidien envoyé aux patients pour remonter leurs symptômes, et un tableau de bord pour chaque hôpital « avec un tri des patients en fonction de leurs symptômes ».
Le plus gros CHU de France, l’AP-HP a pour sa part choisi la solution Covidom. Dans un communiqué, l'AP-HP annonce que covidom est une « application e-santé qui permet aux patients porteurs ou suspectés du Covid-19 sans signe de gravité de bénéficier d’un télésuivi à domicile via des questionnaires médicaux proposés une ou plusieurs fois par jour, en complément de mesures de confinement ».
Pareil que pour Lifen, le patient répond quotidiennement à un questionnaire numérique. En fonction de la réponse à ce questionnaire, une alerte peut être générée, l’équipe soignante est alertée et contacte le patient. « Un centre de télésurveillance médicale est mis en place à compter du 12 mars pour suivre les alertes de l’ensemble des patients inclus dans Covidom. En cas d’urgence immédiate, il est demandé au patient de se mettre en relation avec le 15 », explique Covidom dans un communiqué. Cette application est opérationnelle depuis le 9 mars.
Le CHU de Montpellier a choisi d’adapter l’application de télésuivi MHLink, développée par la société MHComm, pour le télésuivi des patients Covid-19. Cette appli permet aux patients diagnostiqués Covid19 et ne nécessitant pas une hospitalisation, de rester à la maison. Comme pour les autres applications de télésuivi, les patients remplissent quotidiennement un questionnaire qui mesure l’évolution de leur état de santé, peuvent interroger l’équipe soignante, grâce à une messagerie sécurisée. L’équipe médicale reçoit une alerte si le patient ne remplit pas son questionnaire, ou si ses indicateurs sont inquiétants.
Source : https://www.whatsupdoc-lemag.fr, article par Jean-Bernard Gervais