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Tracer le coronavirus via les eaux usées

Publié le : 25/05/2020 08:26:55

Il existerait une corrélation entre le nombre de patients Covid-19 hospitalisés et la concentration de virus dans les eaux usées, c'est ce qu'indique une étude du projet Obépine, menée du 5 mars au 23 avril sur trois stations d'épuration d'Ile-de-France, et publiée sur la plateforme Medrxiv.

Le projet Obépine pour "Observatoire épidémiologique dans les eaux usées" est mené depuis deux mois par les chercheurs d'Eau de Paris en collaboration avec Sorbonne Université, le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap) et l'Institut de recherche biomédicale des armées (Irba). Obépine vise à surveiller les eaux usées pour suivre l'épidémie de coronavirus. Le Sars-Cov2 excrété dans les selles des malades se retrouve en effet dans les égouts, entre quelques heures et 3 jours après.

Le projet Obépine a publié un article sur la plateforme de preprint Medrxiv, qui n'a pas fait l'objet de validation par les pairs. Cette étude française basée sur un suivi réalisé entre le 5 mars, soit avant le confinement, et le 23 avril permet de suivre l'évolution de la charge virale dans les eaux usées.

Depuis plus de deux mois, les scientifiques analysent les eaux d'une trentaine de sites de traitement, dont plus d'une dizaine sont situés en Ile-de-France. Ils ont été rejoints par des équipes scientifiques de Nancy et Clermont-Ferrand pour suivre certaines stations. Ainsi, ils ont pu constater un lien direct entre l'augmentation du nombre de patients Covid-19 et les traces de virus dans les eaux usées.

Les eaux usées ont été analysées par RT-PCR, comme pour les tests de dépistage virologique afin de détecter le génome viral, ce qui "permet de détecter des quantités infimes de matériel génétique de virus dans l’eau", a expliqué au Figaro Bernard Saunier, expert en génie sanitaire et membre de l’académie des technologies.

Ce suivi du démarrage de l’épidémie permet de donner l’alerte en amont, avant l’apparition de symptômes cliniques chez les personnes infectées, a expliqué à France Inter Laurent Moulin, chargé de la recherche et développement à Eau de Paris, et coauteur de l’étude. "C'est un indicateur très sensible dès le début. Avant même un afflux vers l’hôpital, on a déjà des traces de génome dans les eaux usées. Cet outil nous permet de dire très précocement que l’épidémie démarre. Et peut-être de dire, dans le futur, si elle redémarre."

Source : TecHopital